LE ROSSIGNOL
Ne pouvons-nous vivre sans chimères,
Comme tous -comme on croit que font
tous,
Car peut-être sont-ils comme
nous ?-
Toxiques, nécessaires et mortifères
Pour supporter la perte de qui on aime
Comme le rossignol à la fontaine
Pour un bouquet de roses qu’on lui a
refusé,
Sans ce poignant remords, ce regret
Torturant qui nous fait, en replay
incessant,
Nous crier en silence,
intérieurement :
«J’aurais dû, il aurait juste fallu…
C’était si peu et j’ai tout perdu ».
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RENAISSANCE
.. « Plus rien
n’existe à présent? »
Mais
si a suffit un bouquet de roses,
C’était
que l’amour était si évanescent,
Peut-être
même illusion, épuisé, morose,
Devenu
tragique et cruel..
Et
qu’on est en train de renaître
Pénible
mais nécessaire, lettres,
Qui
suscitent mais absorbent le réel,
Le
réel, le réel heureux !
Pour
un souvenir douloureux,
Un manque
devenu létal
D’une
douleur ancienne vitale
Du
temps où nous étions deux,
A
nous torturer
Et
nous aimer.
Il
faut cesser !
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MA
PETITE FILLE, NOTRE DERNIER VOYAGE
Dehors
le rossignol chante de tout cœur,
Et
après la pluie, la terre revit,
Elle
aussi. Pourquoi faut-il que cette odeur,
Ce
soulagement, de la nature reverdie,
M’évoque
notre dernier voyage,
A
Bristol, le réveil sur la plage,
Le
café sur la terrasse abritée,
Et
ce timide soleil anglais hésitant ?
Tandis
que Maï Linh, lentement se douchait ?
(Plaisanterie :
pendant ce temps, la tente était démontée.)
Et
mon short acheté, tes blagues à la vendeuse
« C’est
une affaire de famille, une affaire d’état »
On a
voté, ce fut oui à l’unanimité,
Et
malgré mes jambes, je l’ai porté !
Qu’importe
puisque tu m’aimais..
Notre
dernier voyage,
Mais
nous ne le savions pas.
Chaque
fois qu’après la pluie,
Je
sens la terre respirer, j’y repense..
Une
famille.. ma petite fille..
En
silence.
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MAISON
MAUDITE, ET LE BÉBÉ PIGEON
Bon,
mais je suis ici, dans cette maison,
Belle
et maudite, cette maison tragique,
Et Fille
unique !
Je
dois travailler, payer..
Le
péché des autres, péché mignon..
Payer
ma désinvolture, ma et leur folie,
Mes
angoisses, mon repli, et ma joie aussi.
Jean,
Lydie, pourquoi m’avoir procrée ?
Vous n’étiez pas immortels mais éphémères .
Et
je n’étais pas un boulet à vos boutonnières
Une
preuve pour démontrer que vous pouviez ?
(« Ne
pas avoir d’enfant, tout de même,
Ce
ne se fait pas. Ça fait bréhaigne ».)
Le
pigeon est guéri, je vais le libérer..
(Je
l’ai appelé Robert car je m’y suis attachée
-Il
était trempé et le chat sournois le guettait-),
Cela
au moins est fait, accompli,
Comme
toi, comme Mai linh, il n’a plus qu’à s’envoler
La pluie a cessé, et puis…
A
m’oublier.
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