Les monoptères

Les monoptères
Les monoptères (ceux qui n'ont qu'une aile)

jeudi 10 septembre 2015

Toi que je ne vois jamais plus


Toi que je ne vois plus jamais,
A qui je pense parfois,
Tout le temps? non, souvent,
Une histoire.. d'amour peut-être,
Trop grand, qui a viré à la chaleur
Trop vive. Maladie auto immune? qui sait?
Et tu es partie. A jamais, être moi un peu.. 
Pour ne pas tout à fait t'en aller?
N'y pense plus ou tu vas pleurer
Oublie, publie (!) oublie, oublie !
Mais plus tu penses à oublier, 
Forcément plus tu y penses, 
C'est très con..
Toi que je regardais dormir, jouer
Des heures, un film dont jamais ne me lassais
Découvrir, tes mains, tes pieds, 
Parler, articuler parfaitement,
Toi que j'ai conçue, si l'on peut dire
Telle que j'ai voulu... telle que tu es,
Et puis plus rien. 
L'ai-je voulu aussi ? Désire ce qui est?
Idiot. Mais tout de même,
Il faut dormir et oublier..
Dix vingt années perdues.
Te reconnaîtrai-je si je te voyais?
Non. Sur une photo, j'ai demandé :
Qui est cette petite à coté de ...?
C'était toi. Bête n'est-ce pas?
Tu es restée à 13 ans, c'est pour ça.
40 à présent, et moi tant et tant.
Rompre avec sa mère, totalement, 
 Définitivement, est-ce possible?
Oui puisque tu l'as fait.
L'essentiel est que tu sois bien,
Après tout, on n'a pas des enfants pour soi.
Mais peux-tu l'être sans moi, sans jamais me voir?
Sans doute: nul n'est indispensable
Même pas Lydie, ni Marguerite, ni toi, ni moi..
La mort nous l'apprend bien pour d'autres
Il suffit de l'appliquer à soi.
L'odeur de la terre mouillée, 
Le plaisir du jasmin odorant, 
Du chèvre feuille, je l'éprouve encore,
Parfois. Il faut oublier.
Bonne nuit.
(FB est merveilleux, il me dit 
"Actualité" et vire mon texte aussitôt,
Il a raison. Actualité s'il vous plaît),
La vie continue, les drames aussi
Plus importants que le départ d'une petite fille
Loin de sa mère, étrange qui refusait de manger.. 
Et pensait que son regard la transformait.

mercredi 8 juillet 2015

Les articles, plus ou moins dans l'ordre réel

§  Tristan
§  Tristan
§  Le silure
§  Aux Mages, sans dents (!) sans ordinateur, ni net,

§  Barbara

Les articles, dans l'ordre inversé

A l'homme enfant

A l'homme-enfant venu d'ailleurs, 
Si fort mais qui avait si peur,
Que j'ai saisi par la main, 
A peine tendue, avec vigueur,
Unissant ma force à sa faiblesse, 
Ma fragilité à sa hardiesse
Le tirant sur le chemin
Que lui avait choisi, louvoyant,
Petit Poucet-Eurydice.
Un combat de vingt ans..
A deux contre ?... contre tant ! 

A l'homme dont, épuisée en lice,
Insoumise à la fin vaincue,
J'ai lâché la main, desserrant la prise 
Et qui aux Enfers a disparu..
Orphée, qui à jamais s'est tu.
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dimanche 5 juillet 2015

Obscénités, machisme et pouvoir ou "suce ma bite" version soft. Lettre ouverte à un notable de province

Contexte. Une conversation au téléphone au départ banale, amicale, puis quelques remarques de mon interlocuteur sur sa santé et la chaleur... et j'embraye sur le végétarisme (qui réduirait considérablement l'effet de serre), le coté malsain de la viande, la manière effroyable dont les animaux sont tués.. etc un "débat" (si l'on peut dire) au début badin (et les puces alors?) puis assez hard (je ne lâche pas l'affaire) avec donc un carnivore fier de l'être (en surpoids sensible et d'âge avancé, d'où mes discrètes suggestions) de sexe masculin.. qui s'est mal terminé.. par une blague obscène dégueulasse de sa part [que l'on pourrait traduire en termes loubards de banlieue "suce ma bite"] et clic j'ai raccroché. Oyez mes amies ma réponse sous forme de lettre ouverte que l'on pourrait titrer "de l'obscénité" (un peu toilettée afin qu'il ne soit pas reconnu, je suis trop bonne.) 
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Mon cher Hubert,

L'obscénité est un art difficile qui requiert talent ou au minimum savoir-faire. Même ses grands spécialistes que furent et sont encore les "Charlie", parfois, ont lamentablement raté leur coup. On est sur le fil du rasoir, c'est tout ou rien, rires complices [malgré soi parfois] ou bronca de pré lynchage voire pire, silence méprisant. De fait, ceux qui se l'autorisent sont ceux qui croient ne pas redouter de fortes réactions c'est à dire CEUX QUI ONT LE POUVOIR ou qui tentent de le prendre au bluff [ou des malavisés ayant trop présumé de leur position]. Ils s'adressent alors à un/e supposé/e inférieur/e, la plupart de temps, c'est un homme qui tacle une femme, mais il y a aussi des cas inverses, rares [voir Ingrid in " Secret de famille", Frison-Roche éditeur, mais en ce cas la femme occupe une position très dominante.]

Mais [dans les cas banaux où il n'est pas vraiment question de manifestation ou de prise de pouvoir par une provocation odieuse, QUOIQU'ON SOIT TOUJOURS SUR LE FIL DU RASOIR]... dans le cas d'un sketch d'acteur par exemple, la pierre angulaire est là : le rire.. ou le plouf. [Lorsqu'il s'agit d'un rapport de pouvoir, il est fréquent que le dominé fasse semblant de rire pour ne pas froisser l'artiste, même s'il se fait son agresseur, et c'est d'ailleurs ce que celui-ci escompte.] Or, il n'est pas facile de faire rire. Et l'obscénité est un pari risqué.

Il faut : 1 : être sûr que, venant à propos, elle fera rire, ce rire qui seul peut faire passer la potion. Si ce n'est pas le cas, c'est juste un mot de "trop" QUI SUSCITE LE DÉGOÛT ET LE MÉPRIS [comme dans l'acte sexuel au cours duquel un même "geste" peut être jouissif ou répugnant... et il n'y a pas d'intermédiaire entre les deux], un minable sarcasme intentionnellement insultant, une forme D'AGRESSION SOURNOISE qui ne dit pas son nom, eidétique, idéologique, sexiste, voire sexuelle ou simplement genrée*.
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2 : être sûr que le public le prendra bien au second degré [exemple célèbre du sketch - non obscène- de Guy Bedos et Sophie Daumier, "Marakech" dans lequel certains ont vu du racisme lorsqu'au contraire ils se moquaient des touristes méprisants envers les arabes.] Il reste que parfois CERTAINS EN JOUENT [exemple de Le Pen ou Dieudonné avec leurs "blagues" antisémites {jamais obscènes cependant} soi disant anodines et {en cas de rétorsion} à "prendre au second degré".. {"Et la liberté d'expression, bordel?"} qui sont en fait des paquets d'ordure intentionnellement ciblés pour réouvrir des plaies et les fouiller à plaisir. De toutes manières, et c'est là la cruauté du "jeu", comme L'OBSCÉNITÉ, CE N'EST PAS RATTRAPABLE ; DIRE "EXCUSEZ-MOI" NE FAIT QUE RENFORCER LE MALAISE DE LA VICTIME et peut même être pervers, à l'instar des avocats qui, devant un jury, font [par lapsus!] état d'un fait qu'ils savent ne pas avoir le droit d'invoquer [exemple, "la victime de mon client a été soupçonnée de déficience mentale...  ou de vagabondage sexuel"..] et qui, repris, s'exclament, faussement confus "n'en tenez pas compte, je retire, je suis désolé". MAIS QUI POURRA OUBLIER ? [Il en va de même de toute insulte, surtout bien ciblée ; "on lui a dit qu'elle avait l'air d'une grosse vache avec son cul qui remue.. Excusez-moi, je ne faisais que citer, je retire"..] Une attitude perverse, un procédé malhonnête pour exprimer des "idées" [si l'on peut dire] dont on n'est pas fier ou qui tombent sous le coup de la loi, par exemple "incitation à la haine raciale" {ou à la haine des femmes}.. des "idées" qui de toutes manières sont insoutenables... une manière retorse d'agresser verbalement sexuellement quelqu'une [par le biais d'un groupe {juifs, roms, femmes}.. auquel il/elle appartient, faisant mine de ne pas s'en soucier quand en fait l'attaque est calculée]... lorsque, au cours d'un débat qui n'a rien à voir avec leur situation [de juive, femme, rom..] un débat mettons écolo qu'elle mène sans rien lâcher [mettons que sa protagoniste soit une spécialiste de la question] l'agresseur manque cruellement d'arguments à son encontre. Le dos au mur, il déplace une problématique vers le sexe [et le sexe obscène, la paillardise immonde, devant une potentielle victime de celui-ci] alors qu'il n'avait strictement rien à y voir, un procédé MACHISTE CLASSIQUE [il s'agit presque toujours d'un homme s'adressant à une femme] déloyal, odieux et intrusif : MENTIONNER DE BUT EN BLANC, JE CITE, DES "DAMES QUI, LORSQU'ELLES FONT UNE PIPE, AVALENT LE SPERME".. EST UNE INTRUSION [IL SE TROUVE QUE J'ÉTAIS EN TRAIN DE BOIRE UN CRÈME.] Ces "idées", si l'on peut dire, sous jacentes qu'on ne peut exprimer ouvertement sont : le racisme, l'antisémitisme ou son corollaire, le révisionnisme, le mépris de l'environnement, des femmes et des animaux... Là, mon cher, tu avais presque un sans-faute au bac avec félicitations du jury. Bravo.

3 : il faut aussi moduler ses propos en fonction du public, qu'il soit unique (facile) ou nombreux (plus difficile). On ne s'adresse pas de la même manière à une femme, à un "vieux", à un/e militant/e écolo, à un africain, un/e obèse, amblyope etc... et on ne parle pas à une femme, fût-elle amie comme à son ordonnance de cavalerie [et même à un homme]. Et j'ajoute que, lorsqu'on se "pique", c'est le mot, de philosophie, ces exigences élémentaires de la socialité basique SONT MULTIPLIÉES PAR DIX, noblesse oblige, même si la noblesse est récente et quelque peu controuvée.

In cauda venenum, je termine par le plus important : lorsqu'on est cultivé, engagé [catho, humaniste, lyon's club ou autre], membre [même bravement "dissident" !] d'un certain establishment, fût-il un peu court... de telles obscénités, aussi inattendues que jaron sur Canebière (1) jurent comme un étron sur une nappe, interpellant celui/celle sur qui elles sont déversées impromptu... qui se sent alors OBJET DE  DÉFOULEMENT à l'instar d'une pute {réelle ou virtuelle} contre laquelle des hommes, épuisés par le can't des conventions bourgeoises {qui cependant constitue leur univers, apprécié et appété !} se "lâchent" joyeusement, ça fait du bien, comme lorsqu'on a pété ou roté. 

(1) Un "jaron", à Marseille où le tout à l'égout péchait gravement.. était... un paquet de ce que vous pensez, ou peut-être ne penseriez jamais, autrefois précipité dans un journal par les fenêtres dans les ruelles étroites où le "torpillard" -le camion-citerne récoltant... ce que vous pensez tous les matins- ne passait pas. Sur la Canebière évidemment on ne risquait rien.  http://terreenperil.blogspot.fr/2011/08/marseille-son-torpillard-ses-jarons.html

Je n'ai rien contre celles-ci -les putes-  {en revanche, beaucoup contre ceux-là -les clients-} mais ce genre de prestation :

1 : 
doit en principe être accepté et tarifé contractuellement par avance PAR LES DEUX PARTIES. 
2 : N'est de toutes manières pour l'instant pas mon boulot. 
Pour ce qui est d'une reconversion {puisqu'il est question de faire bosser les "jeunes" retraité/es} j'y songe en effet mais c'est à moi seule de décider, et de ma clientèle, et de ce que je peux offrir et accepter et il n'est pas question que quiconque m'y force. Or, comme avec moi, tu t'es "servi" d'avance, si l'on peut dire, tu me dois compensation sous peine de te monter coupable de grivèlerie, ce que la Sainte Bible condamne fortement, je ne te l'apprends pas, et te vaudrait sûrement quelques mois ou années en sus de purgatoire, je ne connais pas les tarifs pratiqués là-haut..  pas davantage ceux des putes mais 50 €, étant donné tes revenus, me paraissent un montant raisonnable [et fort profitable s'il t'économise quelque temps de rôtissoire, thermostat "faible" ou "bain Marie", j'ignore l'étendue de tes péchés par ailleurs. Bonne fille, je te fais tout de même grâce des dommages intérêts.

* Voir à ce sujet mon article "Le harcèlement genré et la notion de cinglage" [le cinglage est l'art de polir ou déformer une pièce de métal résistante par de petits coups de marteau continuels et répétés, et le harcèlement genré, BEAUCOUP PLUS FRÉQUENT que le harcèlement sexuel, est celui DE DÉSTABILISER, D'HUMILIER UNE FEMME EN TANT QUE GENRE PAR DES ATTITUDES, DES GESTES, DES POSTURES ET DES TERMES MÉPRISANTS, ET INTRUSIFS, MÊME S'ILS NE LUI SONT PAS DIRECTEMENT ADRESSÉS -PAR EXEMPLE OBSCÈNES- PARFOIS SOUS COUVERT D'HUMOUR, QUI Y FONT RÉFÉRENCE sans qu'il ne soit question de prestations sexuelles de sa part.]   http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/03/pour-se-reperer-dans-les-dossiers.html?m=1