Le pigeon est guéri ;
Le magnolia, en fleur;
L'amour de loin, réduit,
Devoir et joie accomplie.
Est-ce cela le bonheur ?
La douce paix de la nuit,
Quand tout encore et encore,
Vibre en moi d'amour infini,
Et que de rêves je m'endors
Enfin t'oubliant
Pour quelques heures seulement,
Est-ce cela le bonheur ?
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LA VIE EMPÊCHÉE
L'amour, trouble insensé,
L'amour, trouble insensé,
Drogue sacrificielle,
Qui obscurcit et obère
En silence,
Toute autre lumière,
Un s'y est voué par manque
Il n'avait pas assez.
Un autre, de terreur, l'a fui,
Il avait trop, hésitait.
Puis la pleure,
La cire, de douleur,
Sans cesse renouvelée..
Sans cesse renouvelée..
Le soir pour s'endormir et rêver,
Dans son lit de Cité..
Dans son lit de Cité..
Un amour qui n'avait pas commencé,
Ou à peine, trois jours enchantés,
Viatique pour rêver tout une vie..
Lui suffisait.
Et qui fut inachevé, bafoué,
Trahison, vide, violence..
Amour qui blesse qui on veut encore,
Et qui on ne veut plus,
Qu'on n'a jamais vraiment voulu,
Que l'on a viré/e de bord
Ou qui seul/e a sauté,
(Mais dont on n'a pas pensé
A chercher les débris,
Et tu avais trop mal toi aussi.)
Amour qui oblige,
Sublime vertige,
A qui on a préféré,
Une vie douce et plate,
Solitaire surtout,
Pimentée de souffrance, de poésie,
Comme du sel dans la potée,
Pour donner goût aux patates,
Et d'une Hécate,
Une pointé de tragédie,
Pour faire passer à la galerie,
Le scénar controuvé, improbable,
Aux rebonds invraisemblables
De l'avoir passionnément voulue,
laissée partir,
(Sans rien lui dire ni lui écrire,)
"Retrouvée" enfin, par
miracle, mais fracassée
Laissée partir encore
Pour toujours la pleurer..
Pour toujours la pleurer..
Le malheur est ton réconfort.
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