Je fais souvent ce
rêve étrange et salutaire,
D'un inconnu, et que
j'aime, et qui m'aime,
Et qui est chaque
fois, tout à fait le même,
Et m'aime et me
comprend, nécessaire,
Absolument.
Car il me tolère,
Et ma prison de verre,
Mon antre de sorcière,
Lui seul sait
l'accepter.
Un amant? Un père?
Peut-être, un mari,
qui sait?
Un fantôme, sûrement,
Celui que la mort
exila
Et qui déjà le savait,
Qui pense à moi
pourtant,
Et m'écrit et me voit,
Mais ne me trouve pas?
Une voix lointaine,
Et grave, qui à peine
Sussure, puis se tait,
Dans la nuit encore
enclose,
L'aurore aux doigts de
rose
Dissipant peu à peu sa
clarté.
Et, dans la lumière
impie,
L'inconnu, impalpable
Doucement s'évanouit.
Et demeure la réalité,
Aveuglante,
impitoyable,
Jusqu'à la prochaine
nuit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire