La mort de Tess
Tess est en train de mourir,
Dix huit ans, évidemment,
Après dix de maltraitance
Oh! de bien braves gens
Payant loyer et factures, scrupuleusement,
Dix huit ans, évidemment,
Après dix de maltraitance
Oh! de bien braves gens
Payant loyer et factures, scrupuleusement,
Mais les vacances c'est sacré,
Et on ne pouvait l'amener chez le beau-frère,
De quoi aurait-on eu l'air?
Dans son impeccable pavillon,
"De rêve", comme disent les couillons
Qui n'en ont pas d'autres en tête,
Elle était sale et ne sentait pas bon,
Agressive, toujours attachée, la fête :
Un seau de croquettes
Un autre d'eau, aussitôt renversé,
Pour un mois bien compté,
Et vogue navire.
Et on ne pouvait l'amener chez le beau-frère,
De quoi aurait-on eu l'air?
Dans son impeccable pavillon,
"De rêve", comme disent les couillons
Qui n'en ont pas d'autres en tête,
Elle était sale et ne sentait pas bon,
Agressive, toujours attachée, la fête :
Un seau de croquettes
Un autre d'eau, aussitôt renversé,
Pour un mois bien compté,
Et vogue navire.
Chance, je l'ai entendu gémir..
Et finalement embarquée,
Car pour tout dire,
Peu me chaut la légalité,
Et, malgré eux, pour finir..
Gardée..
Avec ses six petits surprise, trois paires..
Huit ans de vie, ma belle,
Et d'incurables séquelles
Dont à présent, j'espère
Que sans douleur, tu te meurs.
Car la torture, la maltraitance,
Ultime,
Ne cessent pas avec le doleur
Ou le bourreau vaincu,
Mais en silence,
Durent,
Autant que la victime,
Jusqu'à ses soigneurs
Morfondus.
Oh ils la frappaient peu ou à peine,
La nourrissaient (de temps en temps)..
Mais depuis leur déménagement,
Elle était inutile, une gêne,
Voire..
Un boulet,
Qu'ils préféraient ne plus voir,
Sans haine mais qui n'existait pas, simplement.
Fini.
Passée la fête, passée l'heure.
La nourrissaient (de temps en temps)..
Mais depuis leur déménagement,
Elle était inutile, une gêne,
Voire..
Un boulet,
Qu'ils préféraient ne plus voir,
Sans haine mais qui n'existait pas, simplement.
Fini.
Passée la fête, passée l'heure.
Tess, ma sœur,
Ma jolie,
Endors-toi doucement,
Je t'attends et j'ai tout mon temps
_______________
A la pharmacie à l'instant,
Une vieille dame souriant,
L'air en forme, ma foi !
Devant moi.
Sur la banque, un carton
Que la pharmacienne réjouie,
Une ordonnance à la main,
Affairée, aimable, remplit,
Énonçant nom à nom,
De peur d'en oublier,
Les machins qu'elle y met :
"Trois paquets de gailax (pour chier);
Quatre de calmifrotte (pour frotter avec joie) ;
Deux d'anti inflammatoires (excellent pour l'estomac) ;
Et plein d'autres poisons non identifiés..
Plus une boîte de forcefoie (pour digérer tout ça)..
"Heureusement qu'il me reste des clientes ..
Comme vous!"
"Et c'est qu'une ordonnance,
J'ai aussi celle de mon époux".
Carte vitale, frrrt frrrt, ça y est,
C'est débité.
Combien ?
(Trois cent et quelques en tout)
Comme vous!"
"Et c'est qu'une ordonnance,
J'ai aussi celle de mon époux".
Carte vitale, frrrt frrrt, ça y est,
C'est débité.
Combien ?
(Trois cent et quelques en tout)
"Moi, c'est une boîte de Nervicanin"..
Air de mépris souverain.
"C'est pour un chien?"
(Non andouille, c'est pour moi..)
______________________
Avais-je cru, comme Barbara, inconsciemment...
Qu'un chant, un simple chant !
Suffirait pour que tu comprennes,
Que tu reviennes,
Mots par mots, lentement,
Sept cent kilomètres soudain...
D'un éclair abolis, comme la tour?
J'ai fait bonne mesure,
Une vingtaine, pour être sûre!
Mais, petit prince d'Aquitaine -un peu sourd-,
Je n'ai pas son talent.
Une vingtaine, pour être sûre!
Mais, petit prince d'Aquitaine -un peu sourd-,
Je n'ai pas son talent.
Et ces vaines antiennes
Qui jamais ne t'atteignent,
Ne font ici pleurer que le vent.
(Je le savais et c'est bien.)
Qui jamais ne t'atteignent,
Ne font ici pleurer que le vent.
(Je le savais et c'est bien.)
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